Une nouvelle phase de recherche sur l’épave de Tank Bay 1 est sur le point de se terminer.
Après une première opération en 2021 ayant permis à une équipe d’archéologues de localiser et d’identifier les vestiges d’une grande épave historique une seconde mission organisée dans le cadre d’une collaboration entre le Parc National d’Antigua et Barbuda, de l’Université des Antilles, d’East Carolina University et de l’Association Archéologie Petites Antilles est sur le point de s’achever.
Les objectifs étaient de confirmer l’hypothèse d’identification de l’épave comme étant celle du Lyon ex Beaumont, un navire français de la Compagnie des Indes Orientales construit en 1762 à Lorient et utilisé pour forcer le blocus anglais pendant la guerre des Treize colonies américaines. Après avoir approvisionner la marine américaine en aussière et autre matériel en 1777, le navire a été pris par le HMS Maidstone lors de son retour vers la France en 1778. |
Plongeur en train de dégager des structures
Crédits photos : Claude Michaud AAPA/Université des Antilles
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Étude du gouvernail
Crédits photos : Claude Michaud AAPA/Université des Antilles
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Les deux navires étant largement endommagés lors de leur affrontement, le navire vaincu est finalement convoyé à English Harbour où il a dû être dépecé et abandonné.
Pour répondre à cet objectif, il s’agissait d’étudier les structures du navire pour mesurer la taille des vestiges, d’étudier la culture matérielle pour voir si sa datation correspondait à la chronologie du navire, et enfin de prélever des échantillons de bois pour déterminer l’essence et essayer de dater les structures par dendrochronologie.
Trois sondages ont été implantés dans cette perspective. Les deux sondages implantés aux extrémités ont permis de mettre en évidence la proue et la poupe du navire. Dans ce second sondage les élément de l’étambot et du gouvernail ont été retrouvés permettant de confirmer l’orientation des vestiges.
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Ces deux sondages indiquent que nous sommes en présence d’une épave de 45 m de long. Une fouille plus étendue permettrait de préciser ces éléments afin de mieux comprendre les structures étudiées, les archives indiquant une taille de 126 pieds et 4 pouces (environ 41 m) de long sur la quille, et 145 pieds 4 pouces (47,2 m) de la proue à la poupe.Un troisième sondage implanté dans la partie centrale avait pour objectif de mesurer la largeur de la partie tribord de la coque. Ici les résultats montrent la présence de vestiges bien conservés sur au moins 6 mètres de long. |
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Capture d’écran d’un modèle 3D du sondage 2 présentant les membrures, l’axe centrale carlingue) et le fond de cale sous le lest de l’épave Tank Bay 1 |
L’étude de la culture matérielle, plusieurs pipes à fumer ou tessons de céramique ou de verre diagnostics, indique quant à elle une chronologie de la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’origine de ce matériel est soit français, soit anglais, voire hollandais. Les éléments de la construction navale mis en évidence confirme une construction antérieure aux années 1780 du fait de l’absence de doublage en cuivre sur la coque du navire. L’analyse des échantillons de pierre de ballast et de bois confirmeront chronologie et origine. |
Étude du mobilier
Crédits photos : Claude Michaud AAPA/Université des Antilles
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Étude du mobilier au Musée Nelson Dockyards
Crédits photos : Lynn Harris East Carolina University
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Ces premiers éléments tendent à confirmer l’hypothèse d’identification proposée en 2021 comme celle du Lyon ex Beaumont envisagé du fait de la documentation d’archive. C’est à ce jour le seul site connu d’une épave de la Compagnie des Indes Orientales françaises. Du fait de la bonne conservation des vestiges le site est tout à fait exceptionnel et implique une gestion exemplaire du site. |
Ce projet est le résultat d’une collaboration entre le National Parks of Antigua et Barbuda, de l’Université des Antilles, d’East Carolina University, et de l’Association Archéologie Petites Antilles. Au cours de ce projet 10 étudiants en Master d’East Carolina University ont réalisé leur terrain et ont acquis une bonne expérience des techniques d’archéologie maritime. Ils ont été encadrés par le personnel d’East Carolina University mais aussi de l’Université des Antilles et de l’Association Archéologie Petites Antilles. En parallèle du projet un cours UNESCO UNITWIN d’archéologie sous-marine a été réalisé à l’attention des clubs de plongées et du public intéressé au patrimoine maritime des Antilles.
Photo de groupe des personnes impliquées dans le projet
Crédits photos : Claude Michaud AAPA/Université des Antilles
La réalisation du projet a été rendu possible par le financement du Ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères, de la Direction de la mémoire, de la culture et des archives Ministère français des Armées, le Parc National d’Antigua et Barbuda et d’East Carolina University.
Contact : Christopher K. Waters National Parks of Antigua and Barbuda +1 268 776 4098 ; Jean-Sébastien Guibert AAPA/Université des Antilles +590 6 90 65 77 31 ; Lynn Harris East Carolina University +1 252 558 8395